J’ai réalisé 3 expérimentations pendant environ une année. Les résultats obtenus ont permis d’atteindre l’un des objectifs de la recherche, à savoir déterminer une référence indicative de la force d’appui idéale pour appliquer le test de balance inhibitrice sur la colonne vertébrale.
La valeur optimale se situe entre 100 g et 150 g.
L’intérêt de cette valeur de référence est clairement validé pour les étudiants débutants en LMO par les deux premières expérimentations. Ajoutons que parmi les opérateurs de la première expérimentation, il y avait 9 étudiants suivant le séminaire LMO pour la première fois, 8 d’entre eux étant dans le groupe B (groupe contrôle). Leur taux de bonnes réponses s’est vu augmenter de 3 à 5, ce qui correspond aux résultats de la 2ème expérimentation.
En revanche, il s’est avéré difficile de corriger le test de balance inhibitrice une fois qu’il a été mal appris, car la consigne de la force d’appui à mettre ne permet pas d’effacer l’habitude de test.
Dans notre système de formation, on apprend, en premier, l’unité de la colonne vertébrale. Si on apprend incorrectement le test de balance inhibitrice, on continue à obtenir des résultats erronés dans les autres unités qui vont suivre. En revanche, si on acquiert l’approche correcte du test de balance inhibitrice dès le début de la formation, on n’aura ensuite pas d’hésitation avec les tests sur les tissus profonds comme les organes ou les artères.
Bien entendu, cette indication n’est plus nécessaire pour ceux qui pratiquent le LMO depuis plus de 10 ans. Nombreux seraient ceux qui pratiquent, en réalité, le test en balance inhibitrice avec une force d’appui beaucoup plus légère[1].
Comme nous l’avons signalé tout au début de ce chapitre, on souligne l’importance de la subjectivité dans les manipulations ostéopathiques en général et le LMO ne fait pas exception. Mais il est difficile de transmettre cette sensation aux étudiants et il n’est pas évident non plus que ces derniers puissent l’acquérir avec seulement les démonstrations de l’enseignant. J’ai conçu cette expérimentation et l’ai réalisée pour faire face à ce dilemme avec pour résultat les conclusions pratiques suivantes.
Les indications données comme référence pour le test en balance inhibitrice (force optimale de pression 100-150 g) sont valables uniquement pour la colonne vertébrale.
Cette indication de force optimale n’est sans doute pas utile pour d’autres territoires (viscéral, vasculaire, etc.) où la profondeur des lésions ostéopathiques n’est pas la même que pour le rachis.
C’est une référence utile seulement pour les débutants qui s’initient au test en balance inhibitrice.
Je souhaite que les résultats obtenus par la série de ces expérimentations donnent une référence pour ceux qui commencent à apprendre le LMO. Cette valeur n’est pas quelque chose d’absolu pour les praticiens expérimentés.
Si vous avez un doute sur ces résultats, effectuez l’expérimentation avec un protocole identique. Seule l’expérimentation peut donner un fondement scientifique à notre approche. Les nombreuses données collectées, à l’avenir, dans différents pays du monde permettront d’être validées et reconnues comme des données scientifiques. Il est donc important d’obtenir toujours les mêmes résultats avec les mêmes approches, quels que soient l’endroit où les personnes qui exécutent l’expérimentation.
Malheureusement, une telle démonstration scientifique n’a jamais été réalisée dans la longue histoire de l’ostéopathie. Je suis convaincu que seul le LMO sera le système de traitement qui pourra la réaliser.
Enfin, notons que j’ai commencé cette étude en 2020 mais que je me suis ensuite trouvé dans une situation difficile pour poursuivre les expérimentations, notamment à cause de la pandémie Covid-19.
Je présente toutes mes gratitudes à l’égard de M. Kitauchi D.O. qui a coopéré activement depuis le début de l’expérimentation, aux membres de l’association LMO Japon et à l’ensemble des étudiants qui ont participé à l’expérimentation pendant les séminaires organisés au Japon et en Taiwan. Ce sont les résultats obtenus grâce à leur sérieux pour l’expérimentation.
[1] Avec l’expérience, il est naturel que la main s’allège. Inversement, sur le plan pédagogique, conseiller un appui très léger aux débutants peut porter à confusion.